La spiritualité

Le piège de la pensée positive dans le burn-out, la charge mentale, l’épuisement émotionnel

Dans cet article, je vais essentiellement parler du piège de la pensée positive dans le burn-out mais le principe est identique pour la charge mentale et l’épuisement émotionnel.

« Me sentir libre, respirer sans oppression, depuis quand cela ne m’est-il pas arrivé ? Je respire pourtant puisque je vis. Je vis car je me lève tous les matins aux aurores pour enchaîner ces nombreuses heures de travail, de concentration, de réflexion, d’argumentation et parfois de bataille. Et puis de quoi me plaindre ? Je fais un boulot dont certes peu de gens veulent entendre parler, ou encore moins exercer ; mais je l’aime ce boulot ! En plus,  je reçois un salaire chaque mois sans exception, je suis en vacances régulièrement, j’ai des primes. Alors peut-être qu’il est difficile ce travail mais tous les métiers ont leur part de difficulté, non ? »

Le piège de la pensée positive

Je pourrais poursuivre ce monologue alimenté par la pensée positive mais ce que je veux mettre en lumière ici c’est : « le piège de la pensée positive dans le burn-out, la charge mentale ou encore l’épuisement émotionnel ». Le piège de la pensée positive c’est de tout positiver. Ainsi, on refuse de voir ou on nie ce qui paraît être une évidence. La pensée positive est un excellent outil pour se rassurer, se donner du courage, se dire que c’est pire ailleurs ou que l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin. C’est effectivement une réalité. Néanmoins, la réalité de se nier, de minimiser ce que l’on ressent est tout aussi réelle.

La convenance qui veut que l’on réponde à un « ça va ? » par un sourire suivi d’un « ça va », est un excellent exemple. Sommes nous honnêtes avec nous-même au sujet de notre état interne ou sommes nous face à un simple « ça va » trompeur qui voile un ensemble de ressentis ?

Cette douce idée « je pense positif, j’attire le positif » est intéressante. Pourtant, elle est trompeuse. Cette pensée pousse-t-elle à l’authenticité avec soi puis avec les autres ? Limite-t-elle ou favorise-t-elle la prise de conscience de son état interne ou son évaluation ?

De la ténacité à l’oubli de soi

Bien souvent on ne se questionne pas, la tête dans le guidon, imprégné dans le quotidien entre travail et vie personnelle, on avance. Eventuellement, la pensée positive et l’optimisme passent à l’action face à un dérangement, une inquiétude, une émotion. On poursuit ainsi son chemin sans se poser de question et avec des arguments qui permettent d’être tenace :

« Ça va aller ! c’est bientôt les vacances ! ça va passer ! je suis pas si mal, j’ai une bonne situation ! je n’en peux plus mais je n’ai pas de quoi me plaindre ! »

Être tenace est une qualité mais aussi une grande limitation. Ne pas lâcher face à l’adversité quitte à s’en mordre les doigts! Mettre un couvercle ou enfouir ce qui me dérange est-ce vraiment une solution?.
La pensée positive peut porter un individu beaucoup de fois mais elle peut tout autant le berner. Je parle ici du simple fait que la pensée positive peut induire le déni de soi et de son état interne. Dès lors, elle peut faire plus de mal que de bien. La pensée positive aussi aidante soit-elle, peut induire l’oubli de soi et conduire au burn-out.

Ne pas reconnaître ce qui nous gène ou nous fait mal c’est perdre une opportunité d’harmoniser un conflit en soi et choisir de rester avec.

Le rôle de la pensée positive 

La pensée positive ne pousse pas au déni et encore moins au burn-out, l’être humain est bien assez doué pour faire ça comme un grand ! Par contre, elle est un excellent refuge pour se voiler la face et entériner de fausses croyances !

La pensée positive induit le dépassement de ses limites et permet de nier ses ressentis, ses émotions, les expressions de notre corps. Cependant les désagréments que l’on ressent tels que les troubles physiques à répétition, les insomnies, l’irritabilité, la perte de la joie de vivre sont des éléments permettant de comprendre que l’on va mal. Si on observe son corps et ses manifestations, il est possible d’agir. Malgré tout, beaucoup d’entre nous ne tiennent pas compte des désagréments et utilisent la pommade « pensée positive ». Ainsi, en bon petit soldat, la mission professionnelle est poursuivie frénétiquement jusqu’au jour où le corps lâche.

Le corps, ce véhicule nous permettant de nous déplacer et de vivre, fini par montrer d’importants signes de faiblesse. Effectivement, l’heure de la prise de conscience a sonné, c’est un peu comme un contrôle technique. Il y a un équilibre à trouver, l’épuisement émotionnel est grand, la charge mentale est écrasante. Cet arrêt dans cette course frénétique permet de prendre conscience que l’on renie une partie de soi pour exercer  son métier.

 

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Le chemin de retour vers soi

Le cerveau agité et embrumé, le corps, l’intuition et l’instinct prennent le relai. C’est finalement presque une question de survie, être fidèle à qui nous sommes redevient une priorité.

Retrouver un équilibre, renouer avec sa joie de vivre, avoir de nouveau l’envie de s’investir dans un domaine donné est un cheminement délicat. Accepter la situation, comprendre ce qui se passe, laisser derrière soi les croyances, les représentations sociales, est une grosse étape.

En effet, le burn-out, la charge mentale ou encore l’épuisement émotionnel sont jugés par beaucoup comme une fragilité personnelle. Cette vision est limitée. Il me parait important de reconnaître le vécu en définissant précisément le ressenti. Ainsi, le burn-out est l’expression d’un désaccord et d’un conflit intérieur lié à l’emploi exercé. La charge mentale pourrait être le fait de manquer d’espace mental pour soi. Et l’épuisement émotionnel pourrait-il être la résultante d’avoir été fort jusqu’à être à bout de forces?

Le burn-out, ce bouton reset

Peut-être qu’il s’agit uniquement de se rendre compte qu’il est temps de faire des choix qui soient plus en accord avec ce que l’on est ? Peut -être qu’il s’agit de se rendre compte qu’on veut autre chose pour soi ? Peut-être qu’il s’agit de sortir d’un quotidien inconfortable ? Peut-être qu’il s’agit de lier ses valeurs personnelles et professionnelles ?

Vivre un burn-out, une surcharge mentale ou un épuisement émotionnel est évènement percutant et  douloureux. Quoi qu’il en soit, ce type d’expérience nous déloge de notre zone de confort inconfortable. Le bouleversement est si grand qu’il suscite du changement et par la suite un retour à l’harmonie. La pensée positive peut éventuellement repousser le moment du burn-out, en favorisant la prise de distance et l’impact émotionnel sur le coup mais elle aussi augmente le degré de la chute.

N’oublions pas que la pensée positive et les autres pratiques de développement personnel ne sont que que des outils et pas des dogmes. Rester connecté à soi, à ses valeurs et faire en sorte d’être harmonieux me semble être le conseil le plus judicieux pour être la meilleure version de soi-même.

A chacun sa solution pour retrouver le chemin d’éveil vers soi, poursuivez votre lecture en découvrant mon chemin vers l’éveil de moi.

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